Afin de bien comprendre le fonctionnement des réflexothérapies, il est important de posséder quelques notions sur le système nerveux. C'est pourquoi j'invite le lecteur à approfondir ses recherches sur : le neurone, les voies de circulation de la douleur, les notions de dermatomes et métamères, le système nerveux autonome, ...

Le réflexe

Il y a un signal, l'influx nerveux, qui parcours nos neurones selon deux directions, le sens "sensitif" (vue, ouïe, odorat, goût, toucher), et le sens "moteur" (muscles). Ce signal est concentré dans le cerveau, il descend ou remonte en suivant la moelle épinière, au centre de la colonne vertébrale, et se retrouve diffusé dans l'ensemble du corps par un réseau nerveux.


On retrouve des étages, les métamères, au niveau de la moelle épinière et plus précisément à chaque vertèbre, d'où sortent 2 nerfs. Cela permet la division du corps en zones, les dermatomes, et assure ainsi une action du système nerveux la plus rapide qui soit.


Depuis le métamère, l'information est aussi transmise au cerveau par la moelle épinière, afin qu'elle puisse être traitée.

 

Exemple : Si l'on plonge le doigt dans un bain d'eau très chaude, l'information de chaleur/douleur circule à travers les nerfs jusqu'au métamère situé au niveau de la vertèbre cervicale C7, c'est à cet endroit que le signal "retirer la main de l'eau" est commandé, il retourne ainsi vers les muscles qui commandent le mouvement de la main. Ce n'est que par la suite que le cerveau reçoit l'information afin de prendre la décision soit d'ajouter de l'eau froide, soit d'attendre un peu.

Ainsi, le réflexe est une réponse rapide à une stimulation déterminée, spécifique et localisée.

Répartition des dermatomes et métamères :

Le Système Nerveux Végétatif

Le système nerveux végétatif est impliqué dans un un complexe d'activités réflexes.


La majorité des organes du corps sont innervés à la fois par des nefs ortho-sympathiques et des nerfs parasympathiques, qui ont des effets opposés finement équilibrés pour assurer le fonctionnement optimal de l'organe.


La stimulation du système ortho-sympathique (ou de défense) prépare l'organisme à faire face à des situations de stress. Il renforce les défenses de l'organisme en cas de danger. Elle mobilise le corps pour combattre ou s'enfuir.


La stimulation du système para-sympathique (ou de récupération) a tendance à ralentir les processus corporel hormis l'absorption et la digestion des aliments ainsi que les fonctions génito-urinaires. Elle permet la récupération de l'organisme et la vidange des organes creux.

Le Gate Control

En 1965, Ronald Melzack et Patrick Wall proposent une théorie sur la modulation de la douleur c’est la théorie du «Gate Control ».


En effet, cette théorie énonce qu’il existe un filtre modulateur de très grande importance, située sur le chemin de la douleur, qui en régule son intensité. Le message douloureux transite par cette porte « Gate control » qui peut être plus ou moins ouverte : le débit du message douloureux peut donc être augmenté, réduit ou même totalement interrompu. Plus la porte est ouverte, plus le message douloureux est perçu comme intense.


Les stimulations sensorielles (massage, chaud, froid, etc) réduisent l'intensité de la douleur. 

En fait tout le monde le fait instinctivement depuis des siècles : quand notre doigt est meurtri, le premier réflexe est de souffler dessus, de le frotter, de le masser…

En effet, frotter l’endroit douloureux entraîne un soulagement en effectuant une pression qui va créer un nouveau message nerveux, beaucoup plus rapide que le message de la douleur, et qui ferme la porte.

Microsystèmes et formation réticulaire

Les microsystèmes représentent une partie du corps : le pied, la main, l’oreille, le visage, les yeux et la langue. 


Ils constituent des représentations de l’innervation d’un organe, d’une partie du corps ou d’une glande, au niveau de la formation réticulaire (partie du tronc cérébral). Dans cette partie, les informations nerveuses se transmettent avec une perméabilité entre les tissus identiques, ainsi, la stimulation des points réflexes agit sur la commande nerveuse des organes et tissus visés.

L'embryologie des tissus

Il existe 3 tissus embryonnaires : l'ectoblaste (système nerveux), l'endoblaste (viscères) et le mésoblaste (muscles, os et peau). Ces tissus sont présents au niveau des microsystèmes (pied, mains, oreille, ...) et permettent, par la stimulation de points réflexes, une action à distance des zones difficiles à traiter localement.

 

Chez l'enfant, par exemple, il n'est pas rare, lors d'une angine, d'observer des douleurs abdominales. Ceci est lié au fait que l'appendice provient du même tissu embryonnaire que les amygdales.

 

On retrouve les mêmes explications lors de l'infarctus du myocarde qui peut s'associer à des douleurs de la mâchoire et/ou du poignet gauche.